Nos pensées façonnent la réalité dans laquelle nous évoluons. Pourtant, certaines croyances, profondément ancrées en nous, nous freinent plus qu’elles ne nous soutiennent. Ce sont les ‘croyances limitantes’. Elles se manifestent souvent sous forme d’idées rigides que nous avons sur nous-mêmes, sur nos capacités ou sur ce que nous méritons. Ces croyances négatives agissent comme des freins invisibles, empêchant tout mouvement intérieur, et créent une sensation de figement dans notre vie.
Exemples de croyances limitantes : – « Je ne suis pas assez bon(ne). » – « Je ne mérite pas d’être heureux(se). » – « Je vais échouer, alors pourquoi essayer ? »
Ces croyances limitent nos possibilités, et pire, elles peuvent générer un véritable figement, à la fois dans l’esprit et dans le corps. Mais comment un simple ensemble de pensées peut-il nous bloquer autant ? Et surtout, comment pouvons-nous relâcher ces tensions et retrouver une liberté intérieure ? L’hypnose thérapeutique offre une voie vers cette libération.
Le figement intérieur : quand l’esprit et le corps se bloquent
Lorsque nous sommes dominés par des croyances limitantes, nous ressentons souvent une forme de blocage, comme si quelque chose à l’intérieur était enchaîné ou figé. Ce « figement » est bien plus qu’une métaphore ; il peut avoir des conséquences directes sur notre corps et notre manière d’interagir avec le monde.
Le corps et l’esprit sont profondément interconnectés. Une croyance limitante peut entraîner une stagnation de l’énergie, générer du stress chronique, voire des tensions physiques telles que des douleurs dans les épaules, le dos ou l’estomac. À un niveau émotionnel, le figement peut se traduire par l’incapacité à avancer dans la vie, à prendre des décisions ou à se sentir pleinement épanoui.
Symptômes typiques du figement intérieur : – Procrastination ou incapacité à passer à l’action. – Stress et anxiété constants, souvent sans cause évidente. – Sensation de blocage physique ou émotionnel. – Fatigue émotionnelle et perte de motivation.
Ce figement, nourri par des croyances limitantes, peut durer des années et s’amplifier, conduisant à un véritable sentiment d’immobilité. Mais la bonne nouvelle, c’est que ce qui est figé peut être remis en mouvement, et c’est ici que l’hypnothérapie entre en jeu.
L’hypnose thérapeutique : mettre du mouvement là où ça bloque
L’hypnose thérapeutique est une méthode puissante pour travailler avec l’inconscient, où les croyances limitantes résident souvent. Contrairement à la conscience, qui agit à un niveau rationnel, l’inconscient influence en profondeur notre comportement, nos émotions et nos perceptions.
1. Travailler avec l’inconscient : L’hypnose thérapeutique permet d’accéder à l’inconscient, ce lieu où sont stockées ces croyances. En état modifié de conscience, une personne accède à un espace où elle peut explorer ces schémas limitants sans être entravée par les barrières conscientes. C’est un état de travail actif, où le changement devient possible.
2. Libérer les blocages : Par des suggestions positives, des visualisations et un dialogue avec l’inconscient, l’hypnothérapie aide à réévaluer et à transformer les croyances qui figent. Il s’agit de proposer à l’esprit d’autres perspectives, plus souples et ouvertes, qui peuvent remplacer les idées rigides. Peu à peu, ce travail amène un relâchement des tensions, à la fois sur le plan mental et physique.
3. Mettre du mouvement : Le processus de transformation par l’hypnose consiste à défiger ce qui est resté bloqué, à rétablir un flux intérieur. À mesure que les croyances limitantes se dissolvent, les blocages émotionnels et corporels s’allègent, permettant à la personne de retrouver son potentiel de mouvement, tant sur le plan psychique que dans sa vie quotidienne.
Exemple concret : une histoire de transformation
Prenons l’exemple d’une cliente que nous appellerons « Anne ». Anne était paralysée par la croyance qu’elle ne méritait pas de réussir professionnellement. Bien qu’elle ait des compétences, chaque fois qu’une opportunité se présentait, elle fuyait, convaincue qu’elle échouerait. Cette croyance l’avait figée dans une routine insatisfaisante, bloquant toute possibilité d’évolution.
Lors de nos séances d’hypnose, Anne a pu accéder à son inconscient et explorer l’origine de cette croyance. Grâce à des techniques hypnotiques, elle a commencé à remettre en question ce schéma limitant et à créer de nouvelles croyances, plus alignées avec ses aspirations. Au fil des séances, elle a ressenti un véritable déblocage intérieur. Ce qui était figé a commencé à se dénouer, lui offrant une nouvelle liberté d’agir et de se réaliser.
Conclusion : Reprendre le contrôle de sa vie
Les croyances limitantes ont un pouvoir immense, celui de nous figer dans des schémas qui ne servent plus notre bien-être. Mais elles ne sont pas une fatalité. Grâce à l’hypnothérapie, il est possible de les déloger, de les transformer et de retrouver un mouvement intérieur fluide. Si vous sentez que certaines pensées vous bloquent, pourquoi ne pas envisager l’hypnothérapie comme un moyen de libération ? Vous pourriez être surpris de voir à quel point un simple changement de croyance peut remettre toute votre vie en mouvement.
Elle permet d’agir à plusieurs niveaux : le niveau sensoriel (intensité par exemple), la gestion de la douleur (diminuer une anticipation négative par exemple), le niveau cognitif (faire des liens entre la douleur et des pensées négatives), le niveau émotionnel (en lien avec des deuils non faits par exemple), et le niveau motivationnel (l’aider à trouver des ressources lui permettant de se mobiliser, de devenir actif dans la prise en charge).
Pendant le travail hypnotique, le thérapeute va utiliser des métaphores et des suggestions afin de permettre au patient de modifier son rapport à la douleur, avec d’autres symptômes ou plus largement avec son environnement.
Les outils sont multiples et permettront à la personne de retrouver un contrôle sur la douleur et ses conséquences dans sa vie quotidienne. Peut-être même à retrouver une certaine autonomie. Le patient n’adoptera les suggestions hypnotiques que si elles peuvent s’intégrer dans son système de représentations, d’où l’importance d’une première partie de rendez-vous (anamnèse) approfondie et du lien thérapeutique.
Dans la culture populaire, très souvent nous associons l’hypnose au spectacle et au show divertissants , où nous perdons brutalement le contrôle sous le joug d’un magicien charismatique. Ah! Nous voilà bien loin de l’hypnose thérapeutique…
En conséquence, beaucoup de personnes restent fermées et réticentes à ce précieux outil d’aide thérapeutique qui peut pourtant s’avérer très efficace dans bien des situations problématiques. Un grand brouillard et quelques mythes entourent encore cette méthode de thérapie brève.
Vais-je m’endormir pendant la séance?
L’hypnose est un état de conscience modifiée ou plus simplement un état de relaxation-attention profonde, pendant lequel nous sommes capable de penser, bouger, où nous sommes alerte et entendons tout ce qui se passe autour. Ces moments de conscience modifié, nous les expérimentons plusieurs fois par jour, captivés par un film, en conduisant, en lisant un livre…Ce n’est donc pas un état de sommeil.
Vais-je perdre le contrôle?
C’est une des plus grandes peurs de la personne qui va se faire hypnotiser. Tout d’abord, on ne peut se faire hypnotiser que si on le souhaite. Ensuite, il faut savoir que notre inconscient est notre meilleur ami! Il est complètement actif dans la sauvegarde de notre être, c’est un réflexe naturel. Il est impossible de mettre sous hypnose une personne et lui faire accomplir des actes qui seraient en total désaccord avec ses valeurs profondes, et qui ne respecteraient pas son « écologie ». Les suggestions ne seront efficaces que si elles sont acceptées par la personne.
Suis-je réceptif?
Tout le monde est « hypnotisable ». Environ 85% des gens le sont. Une non-réceptivité peut s’expliquer par la peur du patient, par un lien thérapeutique qui ne serait pas pas établi dans la confiance, si au préalable la personne ne le veut pas, s’il y a une résistance psychologique…Une personne bien accompagnée par le thérapeute pourra entrer en « transe hypnotique ».
L’hypnose ericksonienne est particulièrement respectueuse de la personne car le langage utilisé par le praticien est permissif. Aussi, la personne n’est pas passive, mais elle participe à sa mise en condition hypnotique. Ensuite, le thérapeute ne fait pas de suggestions directes : il utilise des métaphores ou des histoires pour que l’inconscient de la personne choisisse lui-même la solution à son problème.
Il faut savoir que notre inconscient ne fait pas la différence entre la réalité et ce qui est proche de la réalité. Les enfants réagissent très bien à l’hypnose car-contrairement aux adultes- ils peuvent imaginer presque n’importe quelle situation et la vivre, grâce à la partie créatrice de leur cerveau. Ils ont donc beaucoup moins de barrières, et sont très réceptifs.
Lors d’une première séance, parents et enfant exprimeront tout d’abord la situation problématique chacun à leur manière. La séance se poursuivra avec l’enfant seul, tout en confiance et complicité, et il sera guidé, à travers des contes hypnotiques, des mimes, des dessins, des jeux…de façon à pouvoir chercher en lui les réponses et solutions à ses propres questions. Il pourra imaginer un monde « magique et merveilleux » lui permettant d’accéder à ses ressources intérieures.
L’hypnose peut apporter beaucoup de bienfaits dans divers troubles du comportement comme le manque d’attention, l’hyperactivité, les angoisses, le stress, les troubles du sommeil et alimentaires…et aussi les échecs scolaires, les traumatismes. Elle peut se pratiquer dès l’âge de 5-6 ans selon les enfants.
L’hypnose fait de plus en plus son entrée dans les salles d’accouchement. Ayant fait ses preuves, certaines sages-femmes formées en hypnose ericksonienne l’ont aujourd’hui intégré aux méthodes traditionnelles de préparation à l’accouchement. Grâce à l’hypnose, on aide la future maman à contrôler ses émotions, à focaliser sa pensée sur quelque chose qu’elle aime ou bien imaginer un lieu ressourçant pour elle, quelque chose qui la réconforte, l’apaise, la rassure. L’hypnose aide à développer l’imagination, la faculté de par exemple remplacer la douleur par une couleur, une odeur…et de ce fait moins souffrir pendant l’accouchement. L’hypnose aide aussi à contrôler la peur et l’anxiété (qui souvent amplifient les douleurs). Sur une échelle de 1 à 10, elle peuvent passer de 8 à 4.Des séances peuvent se prévoir dès le 4ème ou 5ème mois mais l’hypnose peut être également proposée au tout dernier moment, lorsque la patiente arrive en salle de travail. Cela peut se révéler tout aussi efficace si un lien de confiance a pu s’instaurer avec la sage-femme.
Pour tous ceux qui désirent comprendre un peu mieux l’hypnose, de manière ludique et facile à lire: »Journal d’une hypnothérapeute ».Catherine Roumanoff-Lefaivre nous dévoile les secrets de cette discipline fascinante. Elle raconte sa découverte de l’hypnose et illustre le fonctionnement de notre inconscient. Elle nous invite ensuite dans le secret d’une séance d’hypnose thérapeutique pour découvrir comment nous possédons déjà en nous toutes les ressources nécessaires pour nous débarrasser des pensées, des addictions ou des comportements qui nous pourrissent l’existence, afin de reprendre le pouvoir sur notre propre vie.